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Les jeunes générations ont souvent une mauvaise image des personnes âgées, et
inversement. L’incompréhension de valeurs et d’un mode de vie passés se confronte à la peur
de voir surgir de nouvelles écoles de pensée et s’entrechoquent farouchement là où les témoins
de l’Histoire devraient nourrir les bâtisseurs de demain. Cet écart, l’écart d’une vie, donne
souvent lieu à la dépréciation respective de ces deux communautés, qui ont pourtant tellement
de choses à apprendre l’une de l’autre.
RER se propose ici de constater cet écart de vie avec la légèreté qui caractérise la
comédie populaire, tout en nous rappelant l’importance de l’amitié intergénérationnelle. Pour
la première, il s’agit de réaliser que l’entrée dans le troisième âge ne signifie nullement la fin
de la vie : des combats continueront de se présenter chaque jour, sans cesse, comme autant de
défis à relever avec l’énergie des jeunes années. Pour la seconde, il s’agit de se sensibiliser vis
à vis du savoir et de l’expérience qui entourent chacun de nos anciens, et qui n’aspirent qu’à
être rappelées, écoutées, transmises.
C’est dans cet esprit que le long-métrage comporte de nombreux récits de vie, qui
s’entrelacent au sein d’une maison de retraite représentant notre monde actuel.
Dans la continuité du long-métrage, ce dialogue se situe à la fin de l’exposition et
survient après une séquence comique introduisant les différents pensionnaires et leurs
pathologies. MME DUPUY est la dernière à être introduite ; récemment diagnostiquée porteuse
de la maladie d’Alzheimer, elle est moquée par les autres à cause de l’oubli de son propre
anniversaire.
L’extrait constitue alors une séquence coup de poing dont la charge négative fait écho à
la charge positive de la séquence précédente. L’objectif principal est de saisir brutalement le
spectateur par le col en le forçant à se regarder dans le miroir et lui annoncer la couleur – il ne
s’agit pas ici de provoquer le rire au détriment des pensionnaires et de leurs maladies, mais bien
d’embarquer dans un ascenseur émotionnel faisant des allers-retours entre les angles comiques
et tragiques pour tantôt nous changer en loups et tantôt en agneaux.